Une manifestation, dans la ville d’Akhmim en Haute-Egypte, a dégénéré en émeutes dans la nuit de mardi à mercredi. En cause, la décision du gouverneur de déplacer les cimetières musulmans de la commune, parce que construits sur des vestiges pharaoniques, alors que les cimetières chrétiens sont laissés à leur place.
Les émeutiers s’en sont pris à des bâtiments gouvernementaux, caillassant l’hôtel de ville, l’hôpital central et le siège du parti au pouvoir. La foule en colère a également bloqué la route Sohag-Akhmim une bonne partie de la nuit. Et pour riposter contre la décision du gouverneur de laisser en place les cimetières chrétiens, les gens se sont attaqués à l’archevêché d’Akhmim, qui a, lui aussi, essuyé des jets de pierre. Les forces de l’ordre ont fini par disperser la foule avec des bombes lacrymogènes et plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées.
Le gouverneur de la région de Sohag, à laquelle appartient la ville de Akhmim, avait décidé de transférer l’ancien cimetière de la ville, situé sur l’emplacement de la cité antique, vers le quartier récent de Kawthar. L’interdiction d’enterrer les morts dans l’ancien cimetière doit entrer en vigueur le 1er mai.
L’antique cité d’Akhmim est connue des archéologues. C’est la ville où est née le pharaon Ay, successeur de Toutankhamon. La ville a également connu une période gréco-romaine durant laquelle elle était appelée Panopolis. Le président du Conseil suprême des Antiquités a récemment déclaré que des travaux d’excavation vont se dérouler sur le site de l’ancien cimetière, afin notamment, de déterrer un temple datant de Ramsès II.